Combien de femmes se plaignent d’avoir des chevilles gonflées ou des douleurs dans les jambes le soir après le travail ? Et la chaleur n’arrange pas les choses ! Toutes ces manifestations devront amener la personne à consulter car elles relèvent d’un problème plus profond : L’INSUFFISANCE VEINEUSE
Les veines ont pour rôle de faire retourner le sang vers le cœur pour l’approvisionner en oxygène. Au niveau des jambes, deux réseaux veineux assurent ce retour : un réseau profond qui prend en charge 90℅ du retour et un réseau superficiel. C’est ce dernier, constitué par la veine grande saphène et la veine petite saphène, qui est le plus souvent touché.
Des jambes au cœur, le sang parcourt une distance moyenne-en montée- de 1 mètre et demi. Il lutte ainsi contre la pesanteur qui a tendance à la maintenir ou à le faire revenir vers le bas. Deux systèmes sont indispensables à cette montée : la chasse plantaire et les valvules.
La chasse plantaire est un véritable « deuxième cœur ». Au cours de la marche, les muscles du dessous des pieds sont comprimés et propulsent le sang vers le haut. Ils sont ensuite relayés par la contraction des muscles du mollet. Quant aux valvules (sortes de clapets) disposées cinq centimètres l’une de l’autre, tout au long de la paroi veineuse, elles s’ouvrent pour permettre le passage du sang et se referment ensuite pour empêcher son retour vers le bas. Leur défaillance définit l’insuffisance veineuse.
Reconnaitre une insuffisance veineuse
L’apparition d’une insuffisance veineuse est multifactorielle : mécanique, hormonale et héréditaire. Certaines personnes sont plus susceptibles que d’autres de la développer. Mais personne ne réagit de la même façon : les symptômes sont nombreux et varient d’une personne à l’autre.
Le premier signe d’une insuffisance veineuse est les jambes lourdes : une sensation désagréable que les jambes pèsent chacune une tonne. Les expressions les plus usitées sont des jambes en « poteau » ou en « plomb ». Certaines personnes ressentiront des impatiences (fourmillements dans les mollets), d’autres des picotements, des piqures ou des véritables douleurs.
Lorsque le sang stagne dans les jambes, la pression sanguine augmente et les parois veineuses se distendent : elles sont fragilisées. Elles finissent par laisser « fuir » l’eau dans les tissus avoisinants : c’est l’œdème (gonflement). Il siège au niveau des chevilles et de la face interne des jambes. Il se manifeste surtout en fin de journée et disparait le matin. Cette stase peut provoquer un malaise lors de la position assise ou allongée à la position debout par déficit du flux sanguin au niveau du cerveau.
Des crampes nocturnes sont possibles en cas d’insuffisance veineuse. Elles vont perturber le sommeil d’où un réveil souvent difficile.
Les taches vasculaires, les bleus qui apparaissent sans traumatismes sont autant de signes alarmants.
Les facteurs de risque de l’insuffisance veineuse
-l’hérédité : un antécédent parentale est le premier facteur de risque. On parle de « terrain prédisposé ».
-le sexe : les femmes sont plus touchées. La différence de prévalence entre les deux sexes s’explique par deux raisons hormonales et des raisons musculaires. La tonicité musculaire et la tonicité de la paroi vasculaire sont moins bonnes chez la femme. La modification du terrain hormonal au cours de certaines circonstances de la vie de la femme favorise l’apparition de l’insuffisance veineuse : période prémenstruel, prise de contraceptif hormonal, ménopause, grosses. L’œstrogène favorise l’œdème et la progestérone dilate les veines. Au cours de la grosses, l’augmentation de volume de l’utérus représente un obstacle par compression au retour veineux.
-le tabagisme : la nicotine augmente la pression sanguine et déclenche une stimulant élève la fréquence cardiaque. A long terme, les parois vasculaires se fragilisent.
-le surpoids entrainent une surcharge de travail pour les veines des membres inférieurs. En cas d’obésité, la cellulite gêne le retour veineux par compression.
-la chaleur, le port de étament serré gênent le retour sanguin.
-la déshydratation diminue la fluidité du sang. Boire est donc bénéfique aux jambes mais à une condition : que ce soit l’eau. Vin, whisky et autres breuvages alcoolisés tendent en effet à accroitre la déshydratation.
-la sédentarité favorise la stase sanguine.
-les métiers à risque sont ceux qui exigent la station debout, assise ou le piétinement de longues durées, ceux qui demandent de soulever régulièrement des poids. Les professions les plus infirmiers, les employés de bureau, les chauffeurs et par extensions ceux qui voyagent souvent, les gens de la coiffure, les serveurs, les agents de la circulation… la position statique prolongée associée à l’effet de la pesanteur favorisent la stase du sang dans les jambes.
Evolution et complications
Une insuffisance veineuse est une maladie chronique et évolutive. Sans prise en charge, elle peut aboutir aux varices pourront engendre d’autres complications parfois fatales.
-les varices : dilatation anormale des veines qui se traduit par un cordon bleu visible et palpable sous la peau si elle atteint une veine superficielle. Elles siègent préférentiellement au niveau des jambes, parfois au niveau des cuisses. La veine est plus saillante en position debout et peut s’effacer en partie en position couchée ou le matin au lever. Inesthétique surtout, elle ne donne pas de symptômes particuliers.
-les troubles cutanés : coloration brunâtre (dermite ocre) ou plaques rougeâtres prurigineux (eczéma variqueux).
-l’ulcère variqueux : plaie difficile à cicatriser survenant à la suite d’un choc minime ou d’un grattage. Elle siège généralement au niveau de la cheville, au dessous de la malléole. C’est une plaie douloureuse, suintante, de taille variable qui expose au risque d’infection
-une phlébite : inflammation des veines de la jambe provoquant une rougeur avec gonflement douloureux des mollets. L’inflammation pourrait être à l’origine de la formation d’un caillot. Ce dernier peut migrer et boucher une artère pulmonaire notamment : c’est l’embolie pulmonaire. Cet accident peut être fatal.
Traitement de l’insuffisance veineuse
Dès l’apparition des premiers signes d’une insuffisance veineuse : consultez ! Plus tôt on commencera le traitement, mieux ce sera : on stoppera ainsi l’évolution de la maladie et on évitera les complications sévères.
Les phlébotropes (encore appelés plébotoniques ou veinotoniques) sont les médicaments prescrits en cas de troubles veineux. Ils sont composés d’extraits de plantes, notamment les flavonoïdes ou des molécules extraites de ces dernières : diosmine, rutine, hespéridine… Des médicaments de synthèse sont disponibles comme ceux à base de naflazone ou d’acide flavodique…
Les veinotoniques ont une action anti-inflammatoire. Ils stimulent le tonus veineux et protègent les parois des veines. Sous forme de gélules, de comprimés ou d’ampoules buvables, ils sont généralement prescrits en cure de 3 mois. L’association de plusieurs veinotoniques n’a pas d’intérêt démontré et ils ne sont pas indiqués dans la prévention des varices. En revanches, le médecin ou le pharmacien peut vous conseiller l’usage d’une crème ou d’un gel pour soulager les jambes.
Améliorer le confort du patient et stopper l’évolution de la maladie veineuse sont les buts du traitement des jambes lourdes. Consultez dès les premiers symptômes pour préserver la santé et la beauté de vos jambes.
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